VIDEO - "Fardier de Cugnot" 22/12/2010
NICOLAS CUGNOT
Ingénieur militaire , il servira l’Autriche, ce qui était naturel pour une personne née en Lorraine. Sa spécialité était les fortifications et il écrira deux livres sur ce sujet tout en donnant des cours à l’Arsenal de Paris après avoir quitté l’armée autrichienne.
Avec l’accord de Gribeauval et du Duc de Choiseul il construit un premier prototype qui sera essayé en 1769. De ce premier essai officiel va naître un cahier des charges pour un second prototype pouvant se déplacer à la vitesse de marche de l’armée et ayant une charge utile de 5 tonnes. Autre condition, la chaudière devra avoir une réserve d’eau suffisante pour limiter les arrêts et aussi pourra être remplie sans laisser échapper la vapeur.
Nicolas Cugnot fait équipe avec Michel Brezin, serrurier à Paris. Gribeauval commande cylindres et pistons à l’arsenal de Strasbourg dès avril 1770 et le fardier sera prêt pour les premiers essais en novembre de la même année.
Bachaumont dans les “Mémoires secrets” publie trois compte rendus des essais en 1769 et en 1770. D’après lui le dernier essai a été concluant, le fardier portait une charge de 5 tonnes et a roulé pendant une heure et quart à la vitesse préconisée.
Le duc de Choiseul tombe en disgrâce en décembre 1770, une réaction s’amorce contre Gribeauval et ses idées progressistes et les traditionalistes décident d’abandonner le projet du fardier
C’est une pièce de musée et, à ce titre, il bénéficie de la plus grande sollicitude. Il est évidemment hors de question de le remettre en route après une révision.
L’opinion publique sur le fardier n’est pas unanime. Certains réfutent la possibilité de son fonctionnement en raison du dessin de la chaudière et il est vrai que la chaudière ressemble beaucoup plus au prototype de 1769 qui ne pouvait rouler plus de 15 minutes. On cite aussi un accident, fait divers qui passionne l’opinion au point de faire oublier le fardier. Il aurait heurté un mur.
Si nous acceptons la réalité de l’accident mentionné pour la première fois dans la nécrologie de Nicolas Cugnot en 1804, nous pourrions imaginer (c’est notre théorie) que la chaudière endommagée soit remplacée provisoirement par la chaudière plus ancienne du prototype pour permettre de nouveaux essais en attendant une nouvelle chaudière.
Aujourd’hui personne ne peut affirmer que le fardier de Cugnot était fonctionnel.
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HISTORIQUE Nous sommes au milieu du 18ème siècle, ce n’est pas seulement le Siècle des Lumières et des Philosophes mais aussi celui d’excellents Ingénieurs. Le Général de Gribeauval prend en mains l’artillerie et fait de profondes réformes. Tout d’abord il unifie et crèe des standards pour les pièces à feu. Après avoir défini et limité le nombre de modèles, il impose aux arsenaux une fabrication qui respecte avec la plus grande précision les plans fournis. Toutes les pièces doivent être interchangeables sur les canons de différentes provenances. C’est dans cet esprit de rationalisation, très moderne pour l’époque, que l’idée du fardier automobile est née. Les pièces d’artillerie étaient tractées par des attelages de chevaux qui dépendaient de sous traitants civils. Le fardier qui devait remplacer les chevaux était un projet de Défense Nationale. TAMPA BAY AUTOMOBILE MUSEUM Ce musée consacré aux techniques automobiles et aux Ingénieurs bien souvent oubliés qui les ont mises en œuvre dépend de la Société POLYPACK Inc. qui construit des machines à emballer en Floride. La pratique d’un « engineering » avancé conduit aussi à une curiosité envers l’ « engineering » des temps anciens. Pour juger de la valeur du fardier sans toucher à l’original, il suffit d’en faire une réplique à l’échelle 1/1 en respectant scrupuleusement les caractéristiques du moteur et de la transmission. Dans un premier temps, le musée de Tampa reçoit en prêt une réplique, grandeur nature, qui provient du Deutsche Bahn Museum à Nuremberg. Si l’aspect est plutôt sympathique, la partie mécanique est en bois et la réplique du fardier a été réalisée pour être utilisée dans un film. Avec l’autorisation bienveillante du Deutsche Bahn Museum, le moteur est remplacé par une excellente copie de celui de Paris, copie faite en Floride. C’est ce fardier modifié que vous voyez sur le vidéo. La vapeur a été remplacée par l’air comprimé en attendant la phase finale du projet où un fardier flambant neuf recevra le moteur actuel et une chaudière pour la vapeur. Le fardier de Cugnot fonctionne parfaitement. Le moteur utilisant la pression de la vapeur , le premier au monde, marche avec une grande douceur malgré la tonne, ou plus, de poussée de chaque piston. Le distributeur imaginé par Cugnot ne demande pratiquement aucun réglage. Le fardier démarre sans aide quelle que soit sa position d’arrêt. Il n’y a aucune vibration parasite. La direction à crémaillère est très douce. Tous nos remerciements à l’aimable soutien du Conservatoire des Arts et Métiers de Paris. Fevrier 2009 Tampa Bay Automobile Museum
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